Deux adolescente se maquillent et se prennent en selfie dans la salle de bain

Publié le 13 Septembre 2019, mis à jour le 07 Novembre 2023

Digital natives : un portrait contrasté

Les digital natives, ce sont les personnes nées après 1984. Leur signe de ralliement ? Elles ont toujours connu le monde numérique : Internet puis le mobile, le PC puis la tablette… Pour autant, sont-elles homogènes tous horizons confondus, et ont-elles ces compétences numériques innées qu’on leur prête ? Rien n’est moins sûr…

Les digital natives navigueraient dans l’univers numérique comme des poissons dans l’eau.
Parmi leurs traits communs relevés partout dans le monde :

Multi-tâches, ils écoutent de la musique tout en téléphonant et en échangeant sur leur messagerie instantanée…

Ils vivent et agissent dans l’immédiateté : tout va si vite dans le monde des nouvelles technologies !

Habitués à la lecture sur écran, ils sont formés à une lecture bondissante mais sans approfondissement.

 

 

 

  • multi-tâches, ils écoutent de la musique tout en téléphonant et en échangeant sur leur messagerie instantanée…
     
  • ils vivent et agissent dans l’immédiateté : tout va si vite dans le monde des nouvelles technologies !
     
  • habitués à la lecture sur écran, ils sont formés à une lecture bondissante mais sans approfondissement.

 

Immobile sur mon mobile…

Dès qu’un jeune devient l’heureux propriétaire d’un mobile (plus de 90% des ados de douze ans en possèdent un en France et plus de 81% des ados entre 12 et 17 ans aux États-Unis), il est accro. Le smartphone occupe une place fondamentale dans sa vie. En France, il est le premier terminal personnel pour 84% des 13-19 ans.

Que font les jeunes sur leur mobile ? Les 7-12 ans plébiscitent les applications de jeux, les 13-19 ans sont adeptes des réseaux sociaux et messageries, de la musique, des vidéos en streaming…
Un trait commun : près de 40% des jeunes filtrent les appels de leurs parents ou ne répondent pas systématiquement à leurs messages…

Selon l’Observatoire des Usages du digital 2019, le smartphone est vécu pour les digital natives comme un prolongement de soi. « Ne pas l’avoir sur soi peut aller jusqu’à provoquer un sentiment de malaise ».
C’est ce qu’on appelle la nomophobie.
Le smartphone entrouvre pour les jeunes utilisateurs les portes d’un univers jugé positif : pour 42% des 15-24 ans, le digital renforce en effet les liens sociaux. C’est un de leurs traits distinctifs, les adultes ayant sur ce sujet une vision plus mitigée.

 

Définition : La nomophobie qu’est-ce que c’est ?

« nomophobe » est entré en 2013 dans le Petit Larousse Illustré : ”se dit de quelqu'un qui ne peut se passer de son téléphone portable et éprouve une peur excessive à l'idée d'en être séparé ou de ne pouvoir s'en servir”.

 

 

Homogènes les digital natives ? Une réalité nuancée

Au-delà de ces constats dressés à grands traits, de fortes nuances existent. Le portrait des digital natives varie, en fonction de leur contexte régional, socio-économique, culturel ou de leur genre, car filles et garçons n’ont pas toujours le même usage.

L’idée qu’ils disposeraient d’une compétence numérique innée est battue en brèche par la réalité. 21% des abandonnistes, ces internautes qui renoncent à une démarche parce qu’elle exige de recourir à Internet, sont des digital natives (tel est le résultat d’une étude réalisée par CSA Research en 2018 sur l’illectronisme en France). Comme leurs aînés, les plus jeunes générations, même nées avec l’Internet, ont besoin de formations pour apprendre à utiliser les outils digitaux ! 

Plusieurs chercheurs en sciences de l’éducation le confirment : les connaissances en informatique des digital natives seraient en réalité souvent très superficielles. Elles se limitent à des usages plutôt récréatifs : jeux vidéo, publication de stories sur Snapchat ou Instagram, recherche de vidéos sur YouTube etc. Effectuer une recherche ciblée en utilisant les outils du web ou exercer un esprit critique face aux données collectées leur poserait plus de problème.

 

La formation, un atout maître pour les digital natives

Consciente de la nécessité de contribuer à la formation, la Fondation Orange soutient l’éducation au et par le numérique, notamment pour les publics jeunes. Le programme #SuperCodeurs a déjà permis à plus de 30 000 enfants (âgés de 9 à 14 ans), de s’initier au codage informatique dans une vingtaine de pays. Nous avons aussi ouvert 820 Écoles Numériques dans 16 pays d’Afrique.

Les start-up aussi s’investissent : Caysti est ainsi pionnière, en Afrique francophone,  dans la conception de plateformes ludiques d’initiation au codage et à la robotique pour les enfants.

Au-delà de supports de formations techniques ou technologiques, l’accès à la culture générale paraît fondamental, pour aiguiser l’esprit critique et ouvrir les horizons. La Fondation Orange, avec des partenaires culturels renommés, propose un catalogue fourni de MOOCs culturels, ces cours en ligne gratuits et ouverts à tous.

 

Digital ou… Sustainable natives ?

Nous le constatons, les digital natives s’avèrent plus diversifiés qu’il n’y paraît, et surtout, moins « natives » qu’imaginé.

Aujourd’hui, une nouvelle frange très active émerge, celle des sustainable natives (20% d’entre eux, selon la 8ème édition de l’étude Millennial Survey de Deloitte). Très engagés dans la recherche de solutions face aux défis mondiaux les plus urgents, dont le changement climatique, la répartition des richesses ou encore la protection des données, ils préfigurent de nouveaux défis en perspective pour tous.