Orange a été retenu par l’Olympic Broadcasting Services pour être l’unique prestataire chargé de la transmission des images de Paris 2024. C’est à Orange que revient la mission de connecter l’International Broadcast Center, pierre angulaire de la diffusion des images de cet événement hors normes. Pierre-Louis de Guillebon, directeur général d’Orange Events, nous explique le rôle et les enjeux d’Orange, riche en défis mais source d’une fierté et d’un engagement remarquable des femmes et des hommes d’Orange.
Pierre-Louis de Guillebon,
Directeur général d’Orange Events
Que sont l’Olympic Broadcasting Services et l’International Broadcast Center (IBC) ?
L’IBC désigne à la fois la fonction et le lieu stratégique où vont arriver toutes les images, en provenance des 35 sites de compétition. Ce lieu, situé au Bourget, est opéré par l’Olympic Broadcasting Services (OBS) qui y produira la couverture en direct des Jeux, à destination des près de 4 milliards de téléspectateurs dans le monde. L’OBS a été créée en 2001 par le Comité International Olympique pour être le diffuseur hôte permanent des Jeux Olympiques mais c’est en 1992 qu’avait été lancé un service central de radiodiffusion, indépendant de tout diffuseur national, fournissant le signal international de tous les évènements à l’IBC.
L’agence OBS contractualise avec tout diffuseur de télévision désireux de retransmettre les images des Jeux. Certaines chaînes comme France Télévision conçoivent leurs propres contenus, d'autres chaînes retransmettent le flux international générique.
Quel rôle a été confié au groupe Orange ?
Nous transmettons toutes les images des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 depuis chacun des sites, que ce soit à Paris, à Marseille, Lille, Nantes, Bordeaux... ou à Tahiti. Nous sommes également chargés de la connectivité des images à la sortie de l’IBC.
Deux modes de diffusion sont possibles depuis l’IBC, en fonction des moyens dont disposent les diffuseurs officiels. Certaines chaînes transmettent par satellite le flux d’images international produit par l’OBS contenant les commentaires en langue anglaise. Les diffuseurs disposant de moyens plus importants utilisent la transmission par fibres optiques des flux d’images dont ils réalisent la production.
Comment s’incarnent le niveau d’exigence auquel vous êtes tenus et la maîtrise exceptionnelle de vos équipes ?
Au regard de notre client, l’OBS, et des professionnels que nous servons à travers lui, le maître-mot est la résilience de notre réseau. Pour un tel évènement, ce qu’il faut éviter à tout prix, c’est une absence d’image. Tout doit être anticipé, qu’il s’agisse des coupures de fibres-optiques, des attentats, des événements climatiques… La complexité découle notamment de deux facteurs combinés : d’une part une volumétrie de données s’élevant à plusieurs dizaines de milliers d’heures de diffusion, et d’autre part, une exigence de précision absolue en matière de synchronisation, à la seconde près.
Pour les spectateurs, je pense que ce qui incarne le mieux notre mission, c’est le nombre de caméras utilisées. Deux exemples l’illustrent bien. Pour les cérémonies d’ouverture et de clôture, près de 500 caméras seront mises en œuvre (contre 60 en général), dont 200 seront embarquées dans les navires. Pour les épreuves de kite surf à Marseille, des caméras sur les équipements des sportifs, diffuseront des images immersives et inédites.
D’un point de vue technique et technologique, en quoi l’édition Paris 2024 se distingue-t-elle ?
Nous avons déployé un réseau 5G privé inédit, pour les cérémonies d’ouverture et de clôture, sur la marina à Marseille, sur le stade de France, à Bercy et à l’Arena 92. Ce réseau permet de mettre à disposition les flux d’un grand nombre de caméras, sans dépendre ni affecter les capacités du réseau public. Toutes les caméras embarquées n’auraient pu être utilisées sans ce réseau. Et pour les spectateurs sur place, c’est également l’assurance de pouvoir profiter d’une connexion optimale sur leurs mobiles et tablettes. Et par expérience, nous savons qu’ils sont nombreux à suivre par vidéo d’autres épreuves que celles auxquelles ils assistent.
Pour cette édition des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, nous avons également rendu accessible une fonction dite « push-to-talk » sur un système de communication priorisé sur le réseau 4G.
Cela rend possible des échanges de types talkies-walkies via des mobiles classiques, au sein des équipes organisatrices, notamment au sein de l’IBC, sans aucune limite géographique, avec une qualité de son parfaite et la possibilité d’envoyer également des vidéos en plus des messages. Cette dernière fonctionnalité est très utile afin de partager des images relatives à un événement auquel il faut faire face, et pour lequel une description orale ne serait pas suffisante. En tout ce sont 13 000 terminaux qui sont mis à disposition au sein de l’IBC.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
Accompagner cet évènement est vraiment une fierté en soi, tant il est important, démesuré et réclame des compétences variées au plus haut niveau. Ce que j’aime le plus c’est aussi de voir combien les 1 000 salariés d’Orange, femmes et hommes, sont à ce point engagés, compétents et enthousiastes. C’est une aventure technologique et avant tout une aventure humaine. Sur chaque site, il y a une équipe, qui se coordonne avec une équipe centrale, toutes faisant preuve d’esprit d’initiative, d’organisation, d’entreprise. Enfin, dans un monde particulièrement compliqué, contribuer à cette rencontre sportive du plus haut niveau, qui est une fête et une invitation au dépassement de soi, c’est un honneur. Mais jusqu’à la fin, il nous faut rester concentrés et modestes.