Télétravail, nomadisme, nouveaux outils collaboratifs, management horizontal… les modes de travail évoluent à la fois avec les avancées technologiques, les nouvelles attentes exprimées par les collaborateurs et le contexte sanitaire. Comment les entreprises peuvent-elles s’y préparer pour rester performantes et attractives ? Le point avec Jean-Michel Menant, Directeur Transformation digitale collaborateur & Nouvelles façons de travailler chez Orange Consulting.
Vers une organisation plus hybride entre présentiel et distanciel
Demain, serons-nous toutes et tous de retour au bureau, à la maison ou un peu des deux ? Avec la crise sanitaire, le travail hybride qui combine distanciel et présentiel s’est largement répandu dans le monde du salariat, facilité par l’adoption de nouveaux outils numériques.
Un contexte d’urgence qui a non seulement permis d’assurer la continuité d’activité mais également de lever certaines idées reçues sur le télétravail, parfois perçu comme un risque en matière de performance.
Selon Jean-Michel Menant, Directeur Transformation digitale collaborateur & Nouvelles façons de travailler chez Orange Consulting, « les salariés ont démontré que travail à distance peut rimer avec performance. La maturité gagnée sur ces nouveaux modes de fonctionnement et les enseignements tirés par les entreprises sont des signaux forts. » Résultat : 82% des répondants d’une étude de Gartner souhaitent laisser la possibilité aux collaborateurs de travailler en partie à distance, même après la pandémie.
Vers davantage de flexibilité dans l’organisation personnelle et collective
Si nul ne sait à quoi ressemblera le futur, les entreprises performantes seront à coup sûr celles qui sauront s’y adapter. « Elles vont devoir développer une capacité d’adaptation suffisante, on parle même de scalabilité, afin de basculer rapidement d’un fonctionnement normal à un fonctionnement de crise et ainsi assurer leur continuité d’activité », analyse Jean-Michel Menant.
Cela passe par des processus de travail clairement établis et des solutions numériques adaptées : équipements mobiles, données disponibles sur le cloud, processus digitalisés, outils collaboratifs…
ainsi qu’une infrastructure IT robuste capable d’absorber les pics de charge, notamment en situation de télétravail ou d’interactions hybrides massives.
Cette scalabilité suppose donc des investissements technologiques, mais aussi la formation des équipes aux outils digitaux comme aux interactions à distance.
D’un point de vue organisationnel, il s’agira enfin d’engager l’entreprise et les collaborateurs vers de nouveaux modes de management, plus flexibles et plus horizontaux.
Vers plus d’autonomie et plus de responsabilisation des collaborateurs
Avec des collaborateurs qui se croisent quelques jours par semaine au bureau et des espaces de travail qui ne favorisent pas toujours les échanges, comment conserver et cultiver l’engagement des salariés ?
« Il faudra tenter de pérenniser une vision du télétravail qui réponde aux attentes de responsabilisation des collaborateurs, en leur donnant par exemple la possibilité d’aménager leurs horaires et leurs temps de présence sur site. Attention néanmoins à prendre en compte les différents profils de salariés, aux besoins et envies variés en matière d’autonomie, de socialisation ou de performance collective ».
Les entreprises chercheront enfin à encourager le retour au bureau qui reste un espace essentiel à la cohésion d’équipe et à l’émulation collective. « Organiser des réunions transversales, des réunions d’équipe, des ateliers de co-construction, des comités de projets ou informer des possibilités d’échange avec les chefs d’équipe donnera par exemple plus de sens à la présence dans les locaux », précise Jean-Michel Menant.
De l’importance du manager pour préparer demain
Afin de faciliter la transition vers de nouveaux modes de travail, le rôle du manager sera déterminant, à la fois en tant qu’acteur du changement, mais aussi pour montrer l’exemple. Il devra également miser sur la transparence. « Le management des équipes à distance suppose un bon équilibre relationnel : choisir la confiance en adaptant le niveau d’autonomie au profil des salariés, mais aussi rester attentif à leur bien-être en détectant la lassitude, la fatigue mentale ou l’isolement », explique Jean-Michel Menant.
Des réunions régulières ainsi que des entretiens individuels avec les collaborateurs seront l’occasion de s’assurer que l’esprit d’équipe et la cohésion sont maintenus. Des rituels comme les réunions virtuelles informelles récréeront quant à eux une certaine convivialité à distance.
Le management par objectif est un dernier point clé : si les modes de travail changent, les méthodes d’évaluation devront leur emboîter le pas. Une évaluation construite sur la base d’indicateurs et de livrables précis, en fonction du métier de chacun, privilégiera la qualité des réalisations au temps passé derrière un écran.
Ce type de management donne également davantage d’autonomie au collaborateur pour organiser ses taches, tout en offrant à l’entreprise des garanties de résultat.
Prendre acte et se préparer à ces défis technologiques, organisationnels et relationnels semble désormais une question de survie : dans le monde du travail de demain, l’engagement des collaborateurs, la performance des entreprises et leur attractivité seront étroitement liés.