Difficile d'imaginer un foyer français sans écran en 2025. Tablettes, smartphones, télévisions connectées... les écrans peuplent nos salons, nos cuisines et même nos chambres. Pour les enfants d'aujourd'hui, ces objets font naturellement partie du paysage quotidien, au même titre que les livres ou les jouets et jeux traditionnels. Résultat : le temps hebdomadaire passé devant un écran par les jeunes Français de moins de 19 ans est en constante augmentation. Selon une étude menée par l'institut Ipsos pour le journal Les Échos, le temps d'écran quotidien moyen des enfants âgés de 1 à 6 ans était de 2h03 en 2022 (contre 1h47 en 2011), 3h32 pour les 7-12 ans (contre 2h51) et 5h10 pour les 13-19 ans (contre 4h20). Une omniprésence numérique qui transforme la parentalité. Fini le temps où l'on pouvait simplement dire "non" aux écrans. Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si nos enfants utiliseront le numérique, mais comment les accompagner dans cette découverte progressive pour faire en sorte que ces heures d'écran servent à quelque chose.
Aujourd'hui, la question n'est plus de savoir si nos enfants utiliseront le numérique, mais comment les accompagner dans cette découverte progressive.
Pendant des années, le débat était binaire. D'un côté, les « pro-écrans » qui vantaient les vertus éducatives du numérique. De l'autre, les « anti-écrans » qui alertaient sur les dangers pour le développement cognitif de l'enfant. Et, entre les deux, des parents pris en étau, oscillant entre culpabilité et pragmatisme. Mais aujourd'hui, tout le monde sort de cette logique manichéenne. Même l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui recommandait jusqu'ici zéro écran avant deux ans, nuance désormais son approche en distinguant "temps d'écran passif" et "interactions numériques". Et la nuance est importante : car regarder passivement un dessin animé n'a pas le même impact que participer à un appel vidéo avec ses grands-parents, par exemple. Cette évolution s'explique par une meilleure compréhension des enjeux, et les recherches récentes montrent que le problème n'est pas tant l'écran en lui-même que ce que l'on en fait. Et surtout, à quel âge.
D'après le baromètre 2024 « Parents, enfants et numérique » réalisé par l'Observatoire de la Parentalité et de l'Éducation Numérique (Open), 89% des parents français se disent préoccupés par le temps d'écran de leurs enfants, mais seulement 34% appliquent des règles strictes. Un paradoxe qui révèle la difficulté pratique de cette gestion au quotidien. D'autant que, d'après l'Arcep, 91% des 12 ans et plus possèdent un smartphone et 24% des jeunes de 8 à 18 ans ne tiendraient pas plus d'une heure sans selon l'association e-Enfance… Des chiffres qui révèlent l'ampleur du défi pour les parents et pourquoi l'encadrement compte autant, sinon plus, que la durée d'exposition aux écrans.
Pour Serge Tisseron, psychiatre reconnu et membre de l'Académie des technologies, il convient donc d'appliquer la règle du « 3-6-9-12 » :
Avant 3 ans, pas d'écran… L'enfant a besoin de l'adulte pour découvrir ses sensorialités et ses repères. Jouez, parlez et évitez la télé !
De 3 à 6 ans, c'est l'âge des premières découvertes, celui où l'enfant peut commencer à comprendre ce qu'il voit à l'écran. Maximum 30-45 minutes par jour, avec des contenus éducatifs adaptés. Et, bien évidemment, pas d'écrans le matin avant l'école, ni le soir avant le coucher.
De 6 à 9 ans, l'enfant a besoin de découvrir les règles du jeu social. C'est le moment de lui apprendre à créer avec les écrans, de lui expliquer internet…
De 9 à 12 ans, c'est l'apprentissage de l'autonomie : comment se protéger et protéger ses échanges numériques. Le temps d'écran peut s'étendre à 1h-1h30 les jours d'école, davantage le week-end. C'est aussi l'âge où l'on peut introduire quelques jeux vidéo, toujours avec supervision.
Après 12 ans, l'enfant s'affranchit de plus en plus des repères familiaux. Fini les minuteurs, place au dialogue et à l'autorégulation ! L'enjeu pour les parents est de maintenir un équilibre entre numérique et activités hors ligne, tout en restant le plus disponible possible pour guider vers les bons usages.
Chez Orange, on ne prétend pas détenir la vérité sur l'éducation numérique. Chaque famille a sa réalité, ses contraintes, ses valeurs. Notre rôle ? Donner les outils pour que chaque parent puisse faire ses propres choix éclairés. Notre contrôle parental nouvelle génération sort de la logique "bloquer/autoriser" et propose des profils évolutifs qui s'adaptent à l'âge de l'enfant. Pour les 3-6 ans : sélection automatique de contenus éducatifs et pauses obligatoires toutes les 20 minutes. Pour les 6-12 ans : tableaux de bord ludiques qui permettent à l'enfant de visualiser son temps d'écran et de participer à sa propre régulation. Pour les ados : outils de bien-être numérique qui alertent en cas de surconsommation, sans infantiliser.
On développe également des partenariats avec France Télévisions et d'autres acteurs de l'audiovisuel jeunesse pour proposer des contenus "intelligents" : comme des programmes qui s'interrompent naturellement après la durée recommandée pour l'âge, qui proposent des activités hors-écran en lien avec ce qui vient d'être vu, et qui invitent les parents à prolonger l'expérience dans le monde réel… Depuis 2024, on déploie aussi dans nos boutiques un service d'accompagnement gratuit pour les familles. Une heure de conseil personnalisé avec un expert Orange pour paramétrer les outils, comprendre les enjeux de chaque âge et définir ensemble une charte familiale du numérique. Parce que la technologie n'est jamais qu'un outil : c'est l'usage qu'on en fait qui compte vraiment.
Le numérique ne va pas disparaître. Bien au contraire. L'IA générative, les lunettes connectées, les assistants vocaux ou les métavers en chantier vont rendre les écrans encore plus présents – et souvent invisibles. D'où l'importance, dès aujourd'hui, de développer des réflexes sains face à ces outils. Et au fond, cette évolution vers des temps d'écran adaptés à l'âge traduit une maturité collective. On passe d'une approche anxiogène du numérique à une approche constructive. On sort de la culpabilisation pour entrer dans l'accompagnement. Les écrans font partie de notre époque. Plutôt que de les subir, on apprend à les apprivoiser. Et si nos enfants grandissent avec eux, autant que ce soit dans de bonnes conditions. Alors nous, on continue d'innover pour que grandir avec le numérique rime avec grandir tout court. Parce qu'à chaque âge son temps d'écran, c'est surtout à chaque famille sa solution. Et Orange est là pour que chacun trouve la sienne.