Les ondes radio accompagnent chaque geste de notre vie connectée. Appel téléphonique, navigation GPS, streaming vidéo... Toutes ces actions reposent sur la transmission d'ondes électromagnétiques. Si ces technologies nous simplifient la vie, elles soulèvent aussi des questions légitimes sur leur impact.
Entre recommandations officielles et débats scientifiques, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Alors, que dit vraiment la science ? Comment les ondes radio fonctionnent-elles ? Et quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?
Une onde est un phénomène physique qui transporte de l'énergie sans déplacer de matière. Lorsque vous jetez une pierre dans un lac, les cercles qui s'étendent à la surface illustrent parfaitement ce principe : l'énergie se propage, mais l'eau reste en place. Les ondes électromagnétiques fonctionnent de manière similaire, avec une particularité : elles peuvent se propager dans le vide. C'est ce qui permet aux satellites de communiquer avec la Terre ou à nos téléphones de capter un signal. L'ANFR classe les ondes selon leur fréquence, qui détermine leur énergie et leurs propriétés. Dans le spectre électromagnétique, on trouve les ondes radio (basses fréquences), la lumière visible, puis les rayons X et gamma (hautes fréquences).
Bien que suivant toutes le principe du « transport d’énergie sans transport de matière », les ondes constituent une vaste famille à l’intérieur de laquelle se distinguent des catégories aux propriétés physiques variées :
- Les ondes mécaniques : elles nécessitent un support matériel pour se propager, à l’image d’un élastique tendu que l’on fait vibrer, générant ainsi des ondes mécaniques qui traversent le caoutchouc.
- Les ondes électromagnétiques (OEM) : elles peuvent se déplacer sans support matériel. Le spectre électromagnétique s’étend des plus basses fréquences (celles des lignes électriques, par exemple) jusqu’au plus hautes (UV, rayons X, rayons gamma). Entre les deux, on trouve les ondes radio (ou radiofréquences), des ondes naturellement présentes et utilisées dans les communications et, bien sûr, par la lumière : tout ce que notre œil voit est transmis par des OEM dont la fréquence correspond à la bande « visible » du spectre.
Pour évaluer l'exposition aux ondes, les scientifiques utilisent le Débit d'Absorption Spécifique (DAS). L'ANFR définit le DAS comme la quantité d'énergie absorbée par unité de masse de tissu corporel, exprimée en watts par kilogramme (W/kg).
Les limites réglementaires en Europe sont les suivantes :
Ces seuils intègrent des marges de sécurité importantes. À titre de comparaison, le corps humain produit naturellement environ 100 watts de chaleur au repos, soit bien plus que l'énergie absorbée via les ondes radio. L'ANFR (Agence Nationale des Fréquences) veille au respect de ces limites. Chaque année, elle teste plus de 100 smartphones prélevés dans le commerce français. Le bilan 2022 révèle des niveaux d'exposition rassurants : sur 102 téléphones testés, la médiane du DAS tête s'établit à 0,44 W/kg, soit cinq fois moins que la limite autorisée. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé les radiofréquences dans le groupe 2B (soit « peut-être cancérogène »), indiquant des indices limités sans relation de cause à effet établie. Cette classification, qui inclut aussi le café ou les légumes marinés, traduit la prudence scientifique plutôt qu'un danger avéré. Les autorités sanitaires nationales et internationales surveillent en continu l'évolution des connaissances.
Contrairement aux idées reçues, nos appareils sont conçus pour minimiser leur émission. Un smartphone adapte en permanence sa puissance selon sa distance à l'antenne relais la plus proche. Plus il capte facilement le signal, moins il a besoin d'émettre. Cette logique explique pourquoi multiplier les antennes relais réduit l'exposition : en améliorant la couverture réseau, on permet aux appareils de fonctionner à puissance réduite. Concernant la 5G, les tests de l'ANFR confirment que les smartphones 5G ne génèrent pas d'augmentation significative du DAS. Cette technologie utilise les fréquences 5G seulement 20% du temps en moyenne et améliore l'efficacité énergétique des transmissions. La 5G utilise aussi des technologies de faisceaux dirigés qui concentrent le signal vers l'utilisateur plutôt que de diffuser dans toutes les directions, optimisant ainsi l'efficacité et réduisant l'exposition globale. L'exposition aux ondes près d'une antenne relais est généralement 100 à 1000 fois plus faible qu'avec un téléphone en usage. Une antenne diffuse son signal dans toutes les directions pour couvrir une zone géographique, contrairement à un appareil personnel qui concentre son émission.