La neurodiversité désigne l’ensemble des variations des cerveaux et des modes de pensée, un peu comme la biodiversité, mais appliquée aux cerveaux. On peut dire qu’elle recouvre tous les profils cognitifs humains. Cette notion englobe à la fois les profils cognitifs répandus et les profils minoritaires, appelés « neuroatypiques ou neurodivergents ».
Parmi ces profils, on retrouve des personnes ayant un trouble du spectre autistique (TSA), des troubles « DYS » (dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, etc.), le Haut Potentiel Intellectuel (HPI), le Trouble de Déficit de l’Attention (TDA-H), ainsi que les Troubles Obsessionnels Compulsifs (TOC). Il est d’ailleurs fréquent qu’une même personne combine plusieurs de ces neuroatypies. Ces profils apportent un regard différent, ont des modes de pensée et d’interactions spécifiques qui s’ils sont pris en compte sont autant de qualités qui enrichissent le collectif.
D’après les estimations du National Institute of Health américain, 15 à 20 % de la population mondiale serait concernée.
Pourtant, la neurodiversité demeure un potentiel largement sous-exploité en entreprise. Or, l'intégration de la diversité cognitive est un levier de performance. Les entreprises les plus inclusives et attractives pour les talents diversifiés enregistrent des niveaux de productivité largement supérieurs. Selon des synthèses d’études de l’OCDE, ces gains peuvent représenter jusqu’à 30 % de productivité supplémentaire.
Face à ces enjeux, le groupe a lancé en avril 2021 le programme Neuroteam, parrainé par nos directions RSE et RH. L’idée ? Faire de la diversité cognitive un atout pour la performance sociale, le bien-être au travail et l’innovation. Depuis trois ans, on agit à plusieurs niveaux : faciliter la collaboration entre profils différents, réduire les biais et stéréotypes, ouvrir le recrutement à de nouveaux talents et nourrir nos démarches de développement inclusif de produits et services.
Le 15 octobre 2025, on a franchi une nouvelle étape avec le lancement du collectif « Objectif Neuroinclusion ». Ce collectif, qu’on a cofondé avec d’autres grandes entreprises, telles que Capgemini, Carrefour, FDJ United, L’Oréal, Schneider Electric, Siemens, ou Thales, a pour objectif de faire de la neuroinclusion une évidence dans la vie économique et plus particulièrement dans le monde du travail.
Après une table ronde de lancement du Collectif, l’un des premiers résultats à venir, c’est le Recueil des bonnes pratiques , un outil collaboratif destiné à aider les entreprises à adapter concrètement leur management, leur recrutement et leurs conditions de travail pour les neurominorités.
Notre engagement en faveur de la neurodiversité s'inscrit dans une approche plus large de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) d'Orange. On aborde en effet les sujets d’inclusion de manière holistique. On cherche aussi à dépasser les logiques de performance interne pour contribuer à un changement durable dans la société.
Chez Orange, nous agissons sur plusieurs fronts, en tenant compte du fait que les réalités d’inclusion se croisent souvent – par exemple lorsqu’une personne est à la fois neuroatypique, femme, issue d’une minorité ou en situation de handicap :
On vise 25 % de femmes d’ici 2025 dans nos équipes techniques (contre 21 % actuellement). Avec le programme international « Hello Women », on sensibilise, on recrute, on forme et on fidélise les femmes dans les métiers scientifiques et numériques. De plus, le groupe promeut une communication non stéréotypée et inclusive en interne.
Dans le cadre de notre démarche diversité et inclusion, on soutient depuis plus de 12 ans les Journées Nationales des Diasporas (JNDA) Bridge Africa. On collabore également avec des associations engagées pour l’égalité des chances comme Capital Filles, qui accompagne les jeunes filles dans leur orientation scientifique, ou Article 1, qui soutient les jeunes issus de milieux modestes par le mentorat.
On développe par ailleurs des voies de recrutement diversifiées : via des partenariats avec des universités, des programmes d’alternance (notamment grâce à notre CFA), et des formations internes, pour accueillir des profils variés dans l’ensemble de nos métiers.
On adopte une approche 360°, présentée dans notre Rapport handicap, neurodiversité et accessibilité 2025. On est aussi membre de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui réunit des entreprises engagées pour renforcer l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la vie économique. La Fondation Orange est mécène de l’autisme depuis plus de 30 ans. Elle a également soutenu plus de 2 350 projets en Europe et en Afrique, et contribue à l’autonomie des personnes en situation de handicap grâce au numérique.
Les grandes entreprises ont le pouvoir – et le devoir – de faire bouger les lignes. Le lancement du collectif Objectif Neuroinclusion en est une nouvelle preuve : on veut faire de la neurodiversité un vrai levier d’innovation, d’agilité et de cohésion dans le monde professionnel.