On a tous ce tiroir chez nous. Celui où dorment trois vieux téléphones, deux chargeurs tordus, une box ADSL datant d’avant la fibre, et cette télécommande qui ne sait plus ce qu’elle doit activer… Ces objets nous racontent une histoire simple : dans le numérique, tout va vite, trop vite. À tel point qu’on oublie le coût de chaque appareil. Pour notre portefeuille déjà, mais aussi pour la planète, en matière, en énergie, en CO₂.
Selon une étude publiée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et la l’Autorité de régulation des communications (Arcep), rien qu’en France, 62,5 millions de tonnes de ressources sont utilisées chaque année pour produire et utiliser les équipements numériques. Les terminaux utilisateurs (ordinateurs, smartphones, tablettes, etc) représentent entre 65 et 90% de l’impact environnemental, dont environ 78% sont liés à l’étape de fabrication (contre 21% pour la phase d’usage).
Des chiffres qui soulignent l’importance des politiques publiques visant à allonger la durée de vie des équipements numériques et posent une question simple : pour éviter que chaque innovation se traduise par une explosion des émissions, comment faire durer ce que l’on fabrique ? Une partie de la réponse tient en deux mots : économie circulaire.
D’après Ecologic, un éco-organisme agréé par l’État pour piloter la filière nationale de prévention et de recyclage des équipements électroniques usagés ou en fin de vie, la durée de premier usage est en moyenne de 3 ans et 7 mois, et la majorité des renouvellements se font dans une période comprise entre 2 et 4 ans. Résultat : à l’échelle mondiale, environ 5 milliards de téléphones mobiles finissent à la benne chaque année, selon un rapport de l’International Waste Electrical and Electronic Equipment Forum (WEEE) datant de 2022.
Une montagne de déchets que l’économie circulaire tente d’endiguer à plusieurs niveaux. D’abord la collecte, afin d’éviter que les appareils usagés finissent en déchets non traités. Ensuite le réemploi, pour reconditionner les produits encore fonctionnels, avec ou sans réparation. Le recyclage évidemment, qui extrait et réutilise les matériaux quand l’appareil ne peut plus être sauvé. Et en amont de tout cela, l’éco-conception, pour penser des équipements plus modulables, réparables et sobres dès leur fabrication.
Avec un impact concret : à en croire les chiffres de l’Ademe, un téléphone reconditionné peut émettre jusqu’à 87% de CO₂ en moins qu’un neuf. Pour une entreprise qui doit renouveler ses terminaux, passer de 24 à 36 mois d’usage par terminal peut réduire l’empreinte carbone de 40%. Autant de gains obtenus sans sacrifier la performance, ni l’expérience client. Loin d’être un frein à l’innovation, la circularité devient alors un booster de valeur.
Chez Orange, on a pris cette urgence à bras-le-corps et notre engagement envers l’économie circulaire ne date pas d’hier. En France, on a mis en place des programmes de reprise volontaire des téléphones dès 2003. Près de 2000 collectivités possèdent déjà un collecteur de mobiles usagés mis à disposition par nos équipes. Une fois pleins, les collecteurs sont repris et envoyés aux Ateliers du Bocage, notre partenaire solidaire membre du mouvement Emmaüs. Les mobiles en état de marche sont testés pour être reconditionnés, et ceux qui ne fonctionnent plus sont recyclés.
Depuis 2010, nous avons ainsi collecté plus de 7 millions de mobiles et recyclé près de 309 tonnes de déchets. En 2020, nous avons structuré tout cela sous une bannière claire : le programme « Re », qui donne un nouvel élan à cette démarche avec deux nouveautés majeures : les mobiles reconditionnés sont désormais vendus en boutique Orange (plus uniquement en ligne), et un espace « Re » dédié est disponible dans les boutiques smartstores Orange pour que les visiteurs puissent déposer leurs vieux téléphones et découvrir toutes les solutions de recyclage, de reprise et d'achat de mobiles reconditionnés. Un programme qui concerne tous les pays où nous opérons.
En 2024, dans cinq pays d’Afrique et du Moyen-Orient, 284 000 téléphones ont ainsi été collectés via ce dispositif. Des box, aussi : 172 000 récupérées, dont 115 000 remises en service. Résultat ? 2 800 tonnes de CO₂ évitées, soit l’équivalent de 150 fois le tour de l’Afrique en voiture.
Et on ne s’arrête pas là. Parce qu’en matière de numérique durable, le meilleur geste, c’est encore de minimiser l’impact environnemental dès le départ, chez Orange Business, toutes les offres sont pensées dans une logique d’éco-conception. Analyse du cycle de vie, mesure de l’impact environnemental, notre mot d’ordre c’est moins d’émissions, plus de sobriété. Un bon exemple ? L’offre Circular Mobility, un service complet pensé pour les entreprises, où chaque étape du cycle de vie d’un mobile est optimisée. Fabrication, logistique, usage et restitution pour la seconde vie, Circular Mobility permet de réduire de 26 à 40% l’empreinte carbone d’un mobile. L’idée n’est pas de renoncer à la techno, mais de la faire durer en remettant un peu de bon sens dans nos usages numériques.
En 2025, on a même lancé un challenge de collecte de mobiles usagés en partenariat avec l’Association des Maires de France (AMF). Son nom ? « Collect’ mobile, un geste pour ma ville », dont l’objectif est de promouvoir le recyclage et sensibiliser les citoyens à l’impact des déchets électroniques en les encourageant à adopter des comportements plus responsables.
Autant de preuves qu’aujourd’hui, l’économie circulaire fait partie intégrante de notre stratégie climat. Parce que chez Orange, on a la conviction qu’un modèle numérique plus durable est possible, et qu’il commence là, sous nos yeux, dans ce téléphone qu’on a choisi de ne pas jeter, dans cette box qui retrouve une seconde vie, ou dans ce service qu’on a pensé pour durer. Parce que faire durer, c’est déjà réparer : réparer nos pratiques, réparer notre rapport à la technologie, réparer notre avenir. Et à ce jeu-là, la circularité est un levier que nous pouvons activer tous ensemble.